En s’éloignant du parque central et de sa cathédrale, nos déambulations nous amènent à l’église El Calvario. La fête foraine et le marché ont investi la place, encerclant l’église et son cimetière. Au menu: « grande » roue, tir à la carabine, plat en sauce accompagné de sa carcasse de viande, rellenitos (banane garnie de frijoles)… toujours accompagné de tortillas, évidemment!

Le cimetière est un lieu insolite pour l’oeil européen. Loin de l’atmosphère austère de leurs cousins européens, les tombes constituent ici un patchwork de couleurs. Et, pour les familles les plus aisées, les mausolées gigantesques empruntent au style rococo, art déco ou encore aux pyramides d’Egypte…
Nous partons à San Francisco el Alto, découvrir un des plus grands marchés d’Amérique Centrale. Dans cette ville, ce ne sont pas moins de 4 kilomètres de ruelles et places investies par des vendeurs de tout poil: fruits et légumes, tissus, cordes, jeans d’occasion, vaches, cochons… on trouve de tout!
Et ça se sait, à en juger par la foule compacte qui se bagarre pour faire ses emplettes. Heureusement pour nous que les mayas ne sont pas très grands. Même JB, du haut de son mètre soixante cinq (et quelques), domine les évènements!

Sur le retour, nous faisons un crochet par la petite ville de San Andres Xecul. Son église symbolise parfaitement la lutte des mayas pour la préservation de leur culture et de leurs rites. Construite peu après la colonisation espagnole, l’histoire veut que les prêtres mays aient consenti à laisser construire l’église, mais que la façade soit réservée à la cosmogonie maya. Cela donne une fresque haute en couleurs, à mille lieues des austères églises européennes.
L’église est une des rares touches de couleur de cette ville. La peinture est chère, et peu de guatémaltèques s’offrent ce luxe une fois leur maison construite.
A chaque jour son marché, nous nous rendons à Chichicastenango (Chichi donc) où se déroule ici le plus connu / touristique du Guatemala. L’endroit parfait pour quiconque souhaite ramener un souvenir de ce pays réputé pour son artisanat. Nous avions déjà fait nos emplettes à San Francisco, alors on se contente de déambuler quelques heures avant de rentrer à Xela.

Le volcan Santa Maria nous fait de l’oeil depuis notre arrivée… Alors on met le réveil à 5h du matin, on sort les chaussures de rando et c’est parti pour une ascension jusqu’au sommet! 2h15 de marche et 1500m plus haut, nous arrivons à 3800m d’altitude et la vue est splendide. D’un côté, l’avenue des volcans d’Amérique centrale, de l’autre le Santiaguito, petit volcan mais bien actif.
D’autres ont grimpé le volcan ce matin, mais pour d’autres raisons. Le Santa Maria est un lieu important de culte pour les mayas Mam, on vient y déposer des fleurs, allumer un feu et prononcer ses prières, à la frontière entre psalmodies et lamentations. Les voir monter en ballerines ou en tongs, avec enfants sur le dos, fait tout de même un peu relativiser l’effort…


Il n’est même pas midi que les nuages viennent recouvrir le sommet, et nous devons alors descendre sans pouvoir observer l’éruption du Santiaguito.
Qu’à cela ne tienne, nous en aurons l’occasion quelques jours plus tard, lors de notre randonnée à la laguna Chicabal. Ce lac de cratère, situé à 2700m d’altitude, est le coeur spirituel de la cosmogonie maya Mam et est donc lui aussi le lieu de rites séculaires. Feux d’artifices et pique-nique en plus.

Voilà, comme les rois mages en Galilée suivaient l’étoile du berger, comme Christophe Colomb et ses trois caravelles suivaient le soleil avec obstination, il est temps pour nous de de suivre notre route. Et c’est sur ces paroles profondes que nous quittons Xela, vers de nouvelles aventures!
l’église est belle, le volcan trop bien!
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